Ceux et celles qui oeuvrent dans l’industrie savent que les indicateurs les plus importants (nombre d’écoutes et investissements publicitaires) sont au beau fixe et que l’avenir du podcast s’annonce radieux au sein d’un univers audio digital qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
Pourquoi un tel optimisme ?
Parce que le mouvement qui sous-tend ce succès grandissant est une véritable révolution dans la consommation des contenus d’information et de divertissement.
Cette véritable vague de fond planétaire à pour nom l’écoute à la demande.
De Youtube à Netflix en passant par les applications de contenus audios telles que Spotify ou Apple Music et Apple Podcast (entre autres), ce nouveau mode de consommation, porté par les plus jeunes est adopté par un public de plus en plus large chaque jour.
Aujourd’hui le consommateur veut pouvoir écouter quand il le souhaite et où il le souhaite le contenu de son choix.
Cette liberté et cette mobilité signeront sans aucun doute à moyen ou à long terme la mort des grilles de diffusion et des programmes à heures fixes.
Ce n’est plus une question théorique, ce n’est qu’une question de temps.
C’est pour cette raison que la plupart des radiodiffuseurs, qui ont la possibilité technique de le faire, se sont si rapidement adaptés en offrant leurs émissions en rediffusion ou «replay» selon le terme anglais.
Ce mouvement de fond a ainsi donné accès aux auditeurs et auditrices à une offre pléthorique de contenus de toutes sortes et disponibles en tout temps.
C’est à travers cette tendance – qui crée autant d’opportunités que de perturbations dans un univers médiatique qui n’a pas toujours su voir venir le changement – que le podcast natif doit trouver sa place en se différenciant des contenus «recyclés» qui abondent désormais sur les plateformes des stations de radio, diffuseurs et les applications de diffusion audio.
Cela commence évidemment par utiliser les bons termes pour différencier une rediffusion d’un contenu natif.
Cela va se faire aussi – et peut-être surtout – par le dépassement de la dernière frontière qui se dresse encore entre le podcast natif et le grand public, à savoir la barrière technologique.
Écoutés à près de 80% sur des téléphones cellulaires et accessibles principalement via des applications qui n’existent que sur les téléphones intelligents, les podcasts natifs souffrent encore de ne pouvoir être découverts et écoutés par ceux et celles qui sont peu familiers avec les nouvelles technologies ou qui n’y ont tout simplement pas accès.
Pourtant, en France comme au Québec, près de 8 personnes sur 10 possèdent un téléphone intelligent et pourraient donc accéder à des podcasts.
Mais on constate, avec le graphique ci-dessous, que c’est principalement via des moyens technologiques (applis et réseaux sociaux) que se font majoritairement les recommandations de contenus.
Si le bouche à oreille tient une belle place à 33% de recommandation par des proches, un chiffre devrait pourtant attirer notre attention, et c’est celui des 19% de prescription par les médias traditionnels.
Illustrons ce fait par un exemple que tout le monde connait: le podcast Serial.
Lorsqu’on évoque le phénomène Serial comme un tournant dans l’univers du podcasting on a tendance à oublier que c’est le retentissement – qui se prolonge encore aujourd’hui – de la série dans les médias traditionnels qui a permis au célèbre podcast créé par Sarah Koenig d’être connu à travers le monde.
Or, ainsi que l’indique le chiffre de 19%, le podcast natif est loin d’être aussi présent dans les médias traditionnels que la télévision, la radio ou même le cinéma.
Il y a donc vraisemblablement ici encore des batailles à gagner car le succès de ce nouveau média passe inévitablement par une certaine «normalisation» et plus de prescription et de visibilité de la part des médias traditionnels.
Pour autant, le tableau d’ensemble est extrêmement positif et il ne fait aucun doute que les qualités intrinsèques du podcast le rapprochent chaque jour un peu plus de son adoption en tant que média de proximité et comme contenu quotidien par le grand public.
Et c’est pourquoi il est essentiel, autant pour les marques que les créateurs d’investir ce nouveau média pour profiter ensuite pleinement de son installation à long terme dans le paysage audio planétaire.
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